Pour les personnes qui suivent le blog, vous avez peut-être lu le post que j'ai fait il y a plus d'un an concernant la première opération de prothèse totale de genou. Suite à cet article, j'ai reçu, sur différentes périodes des questions concernant cette opération, j'ai répondu à certains mails, mais vu que j'en reçois encore, j'ai décidé de faire un article.
Les questions ont été posées par des personnes à qui on avait parlé de leur faire cette opération ou de personnes ayant un proche qui devrait peut-être la subir. Je n'ai pas toutes les réponses, loin de là, je ne peux parler que de mon cas personnel, mais si cela peut aider ou rassurer des personnes en attente de l'opération, je suis partante.
Les questions que l'on m'a le plus posées concernaient la douleur, quand faut-il se faire opérer et surtout le résultat final.
J'ai eu la première pose de prothèse totale de genou il y a 18 mois et la suivante il y a juste un an. Je sais, seulement six mois entre les deux, mais c'était absolument nécessaire .
Je vais résumer ma situation avant la première opération, niveau d'usure, douleur, mobilité, âge, etc... En lisant vous ne vous reconnaîtrez peut-être pas car chaque cas est différent.
L'arthrose a débuté alors que j'avais un peu plus de 40 ans. De simples douleurs aux genoux, pas trop importantes, surtout lors de la marche. Vint ensuite le moment où s'accroupir ou se mettre à genou devint impossible. J'ai eu comme traitement uniquement du Dafalgan pour calmer la douleur, des anti inflammatoires et des pommades contre les douleurs articulaires. Ensuite, le médecin suggéra de prendre des compléments contenant de la glucosamine.
Malheureusement, les résultats furent peu satisfaisants et la douleur ainsi que la perte de mobilité augmentèrent. S'ensuivit une visite chez un spécialiste et d'autres traitements, injections d'acide hyaluronique car, soit-disant encore jeune pour opérer, j'avais 53 ans et il espérait que je tiendrais jusqu'à 65 avant l'opération. Héhé, loupé.
Lorsque j'ai eu 57 ans, que la mobilité était presque perdue, je ne savais plus marcher que quelques mètres à la fois et cela en hurlant intérieurement de douleur, ce qui signifiait que je ne sortais pour ainsi dire plus de chez moi, que cette foutue douleur était présente 24/24 h malgré du Valtran, Tramadol ou Oxycontin qui ne calmaient absolument rien, autant sucer un morceau de sucre, juste de meilleures nuits, car complètement sonnée, le chirurgien décida qu'il n'était plus possible d'attendre et qu'il fallait opérer. Les genoux étaient complètement foutus , les os commençaient à s'user vu qu'il n'y avait plus du tout de cartilage depuis des années et les articulations étaient complètement de travers, mais cela ne s'est vu qu'au moment de l'opération.
Voilà un petit aperçu de la situation avant opération.
Pour la question: quand faut-il se faire opérer, je ne peux pas répondre n'étant pas médecin. Je vais juste vous dire ce que mon chirurgien m'a dit "une fois que la douleur est trop invalidante, que l'on ne sait plus rien faire d'autre et SURTOUT une fois que vous êtes prête psychologiquement".
Je ne vais pas vous raconter l'opération, j'étais endormie et je n'ai rien vu. Il y a d'excellentes vidéo sur Youtube que je vous conseille de regarder si vous avez le courage, qui expliquent très bien le déroulement d'une pose de prothèse.
Pour les questions concernant la douleur, je pense que chaque personne vivra une expérience différente de par le fait qu'on la tolère bien ou pas. J'avoue que j'ai un très haut degré de résistance, mais pour la première prothèse, c'est vrai, je n'ai pour ainsi dire pas eu mal, uniquement lorsque le lendemain l'on m'a demandé d'aller jusqu'au fauteuil à 1 mètre du lit. Après, c'était plus une gène qu'une douleur.
Pour la deuxième opération, ce fut totalement différent, la douleur était intense et je crois que si on l'avait faite en premier j'aurais réfléchi à deux fois avant de faire le suivant. Elle était tellement forte qu'un jour, lorsque la kiné a voulu me faire marcher, il a fallu m'allonger d'urgence dans un fauteuil relax car j'étais près de m'évanouir. Je n'exagère pas, il y avait des témoins.
Donc niveau douleur, je ne peux dire que cela et je pense que si vous vous faites opérer, ce sera peut-être, si pas certainement, différent pour vous, je l'ai constaté lors de la révalidation en discutant avec d'autres personnes ayant subi la même opération. Nous avions tous un vécu différent.
La revalidation, encore une question posée. Nécessaire ou pas? Ici encore, il vaut mieux en parler avec votre chirurgien, voir ce qu'il vous conseille et surtout voir si vous le voulez.
J'ai, sur le conseil du chirurgien, fait le choix d'aller en revalidation et je ne le regrette pas. Si vous le faites, sachez une chose, vous allez en baver pendant minimum deux ou trois semaines. Pour le premier genou, je suis restée presque 4 semaines mais pour le deuxième, je suis restée 6 semaines.
Je vais être très franche puisque c'était dans les questions posées, oui vous allez avoir mal, oui vous allez souffrir pendant les exercices, oui vous allez être fatiguée, je n'ai jamais autant dormi que pendant ces semaines là. Pensez qu'à cause de votre arthrose, vos muscles ont fondus et qu'il faut les reconstruire et vous serez étonnée de voir qu'un simple exercice que l'on faisait facilement avant d'avoir mal, devient une torture après l'opération. Mais les résultats en valent vraiment la peine. C'est là que je suis tombée amoureuse des poches de glace.
Pour l'après revalidation, la sortie, tout dépend de votre situation. Je vis seule et à la sortie j'utilisais toujours une béquille pour marcher après le premier genou et deux après le deuxième, je peux vous dire que ce ne fut pas facile. Si vous avez de la famille ou des amis qui peuvent vous accueillir un petit moment, n'hésitez pas à le demander. Je l'ai fait car avec deux béquilles, vous ne savez même pas prendre un verre et vous déplacez.
Qu'en est-il des résultats? Après la première prothèse, j'ai déjà vu une amélioration, mais vu qu'il y avait encore un genou mal fichu, la douleur était toujours présente à droite alors qu'à gauche, je ne sentais presque plus rien, juste quelques douleurs musculaires quand j'essayais de marcher un peu plus de mètres. Après la deuxième opération, la douleur est restée présente plus longtemps et je n'ai su pourquoi que trois mois après l'opération. Comme me l'a dit mon gentil chirurgien, l'articulation était complètement déformée et il a fallu, en plus de la pose de la prothèse supprimer des tendons trop abîmés, mais je ne sais plus lesquels et je ne sais plus le nom de l'acte réalisé. Selon lui, des genoux comme les miens il en voyait maximum deux par année. Donc relativiser en lisant ce que je décris.
La récupération est plus lente dans mon cas. Après un an je marche maintenant sans béquille, mais en n'étant pas encore très franche et sur des trottoirs en pavés, le chirurgien me conseille encore une canne pour me déplacer. La douleur est quasi absente et quand elle est présente, c'est uniquement au niveau des muscles qui, les pauvres, n'ont pas encore récupéré à 100 %. Je peux refaire certains mouvements de flexions que je ne savais plus faire avant, je monte les escaliers mais c'est toujours douloureux et si je n'ai pas de rampe, je ne sais pas si je saurais les monter. Pour les descendre, c'est toujours difficile, de un parce que le genou plie douloureusement si j'essaye d'alterner, de deux parce qu'à force de descendre les marches une par une pendant des années, il faut réapprendre les mouvements. J'ai pafois l'impression d'être un bébé qui commence à marcher et qui doit tout apprendre.
Une personne m'a parlé des hématomes et de la cicatrice, Didi345 si j'ai bonne mémoire. Question cicatrice, aucun problème. Elle est longue, mais elle est déjà toute blanche pour le premier genou et quasiment invisible, faut dire que j'ai la peau couleur fromage blanc, pour le deuxième elle est encore un peu rosée. Il paraît qu'il faut entre 18 mois et deux ans pour qu'une cicatrice disparaisse.
Les hématomes. Le pied. Vous allez en avoir et des fameux. Du genou au pied, vous allez être presque entièrement bleue, puis jaune puis brune et enfin couleur normale. Il faut être patient. J'en ai encore à droite après 1 an.
Ce dont on vous parle moins, ce sont les oedèmes. On vous en parle, mais on vous dit qu'ils disparaissent en quelques jours ou quelques semaines. Malheureusement après 18 mois, j'en ai toujours un très beau du côté gauche, la jambe est plus grosse que celle qui a été opérée il y a un an. Il se situe juste sous le genou et fait comme un poche. Selon le chirurgien il peut se résorber pendant encore 6 mois. Je verrai ce qu'il va dire au mois de juin quand je le reverrai. Ce n'est pas douloureux, juste inesthétique.
Une chose que j'ai et en me renseignant sur différents sites hospitaliers, j'ai remarqué qu'il était assez récurrent en lisant les commentaires. Depuis les opérations, j'ai des endroits insensibles aux genoux. Pas douloureux, juste bizarre. Selon le chirurgien, il peut arriver que lors de l'opération des minuscules nerfs soient coupés rendant insensible différentes régions de la jambe. Pour ma part, c'est uniquement sur le côté extérieur de l'articulation. On s'y fait et il y a un avantage, on se fait moins mal quand on se cogne.
Je crois que c'est encore Didi345 qui me le demandait : conseillez-vous l'opération?
Pour ma part, au vu des résultats, même si je suis encore loin d'être à 100 %, OUI. Même si la mobilité n'est pas encore complètement retrouvée, il n'y a plus de douleur d'arthrose lors de la marche, la douleur lors des montées ou descentes d'escalier sont moins fortes, j'arrive à me lever d'un siège sans devoir obligatoirement prendre appui sur quelque chose, je peux rester assise deux heures d'affilées sans hurler de douleur lorsque je me relève. J'avoue qu'au début c'est bizarre de ne plus ou presque plus ressentir de douleur lors de certains mouvements ou gestes, mais on s'y habitue très vite.
Un autre grand OUI, je parle dans mon cas, mais peut-être que d'autres personnes auront ou ont la même chose, c'est que les douleurs avant les opérations étaient tellement fortes, qu'elles occultaient toutes autres douleurs aux articulations, pieds, chevilles, etc. Il y a un peu plus de 6 mois, j'ai appelé mon médecin généraliste pour des douleurs articulaires aux pouces, poignet et cheville. Suite à différents examens, radios, prises de sang, etc, on a découvert que je souffrais de polyarthrite rhumatoïde, les douleurs étaient occultées par celles de l'arthrose, alors oui, je suis contente d'avoir été opérée car on a découvert cette pathologie assez tôt et que l'on peut la traiter pour éviter qu'elle n'empire et progresse trop vite.
Je ne sais pas si ce pavé vous sera utile ou vous aidera, j'ai fait de mon mieux pour répondre aux questions que l'on m'avait posées.